Étant grand amateur de kebabs et ayant parcouru moult contrées pour affiner mon palais, armé de plusieurs années d’expérience au service de mes papilles, il me sied de narrer une aventure des plus mémorables.
Le kebab, de type berlinois, fut une floraison de saveurs à l’abord, un véritable festin pour les sens. Toutefois, hélas, dans ce déluge d’arômes envoûtants, je fus promptement désillusionné : la viande, censée être le joyau de cette rhapsodie gastronomique, manquait cruellement à l’appel.
Venons-en aux frites : point n’était besoin d’un œil averti pour constater que ces pommes de terre n’avaient guère été cultivées sous la bienveillante tutelle de la haute noblesse, mais plutôt dans des terres indignes de telles réjouissances.
Enfin, pour couronner le tout ou devrais-je dire, pour abîmer la couronne le supplément de viande offert sous forme de barquette s’avéra une insulte à mon bourse et à mon honneur : quinze Louis d’or m’ont été extorqués pour une quantité si chétive qu’elle n’aurait point satisfait même un moine en jeûne !
Ainsi abusé et trahi, je n’ai d’autre recours que de porter ma plainte devant le Très-Haut. Que justice soit faite contre une telle fourberie !